Équipier transatlantique : éviter l’équipier foireux!

équipier transatlantique

Votre projet de traversée de l’atlantique approche et vous commencez à douter que vos équipiers habituels répondront tous présents pour cette navigation longue et exigeante? Vous avez pensé à recruter des équipiers via le site Vogavecmoi.com. Mais qu’adviendra-t-il si vous utilisez une bourse aux équipiers pour trouver un équipier transatlantique ? Certes, nous avons tous vécu ou entendu des histoires de navigations foirées à cause d’un équipier (ou d’une équipière) mal choisi(e). A l’opposé, nous connaissons tous une belle histoire d’équipage formé par le hasard, qui se s’est avéré être une aventure humaine exceptionnelle!

Pas de panique! Si vous vous y prenez bien, le risque de recruter un mauvais équipier et de vivre un enfer sur l’eau est très faible. L’article ci-dessous, écrit sur un ton humoristique va vous donner les bases pour le recrutement d’un équipage de bonne qualité! Pensez à compléter votre lecture, avec notre autre article sur ce sujet « Bien choisir ses équipiers pour réussir sa transatlantique« .

Si vous êtes un équipier transatlantique prêt à embarquer pour l’aventure, lisez notre article « Traversée de l’atlantique en bateau : comment bien choisir son bateau pour éviter les plans foireux« .

Nous retrouvons notre cher Jean-Louis dans ses péripéties de recherche d’équipier transatlantique …


Comment trouver le bon équipier transatlantique ?

Une histoire pour bien réfléchir aux moyens de formation d’équipage pour une transatlantique

La Marina du Marin, Martinique

Jean-Louis est un peu anxieux ce matin. Confortablement attablé dans un bar restaurant de la marina du Marin en Martinique, il a rendez-vous avec un inconnu qui l’a contacté via le site Vogavecmoi.com, LA bourse aux équipiers où l’on trouve des tas d’annonces de recherche d’embarquements et d’équipiers, notamment pour des sorties, croisières, et même des transatlantiques aller et retour. Donc Jean-Louis a posté une annonce de recherche d’équipier pour effectuer sa transatlantique retour puisque la date approche et il a besoin d’un équipier transatlantique en plus de Mike, un ami de son fils que Jean-Louis connaît depuis tout petit..

Ah cette annonce !

Jean-Louis ne s’attendait certainement pas à l’avalanche de réponses qu’il allait recevoir tout comme il ne s’attendait pas aux rencontres qu’il allait faire… Espérons que c’en est fini des farfelus et des insupportables, se dit-il à lui-même, en se repassant le film intérieur de ses rencontres du troisième type…

Le premier à avoir répondu semblait parfait. Car son CV nautique long comme le bras, des régates prestigieuses, des échanges d’emails truffés de références maritimes faisaient bonne impression. Bref. Surprise en voyant débarquer un tout jeune homme, presque encore un adolescent? En voilà un qui a dû naviguer depuis le berceau s’était alors dit Jean-Louis. Dès la montée à bord, Jean-Louis s’est étonné de sa façon peu dégourdie de se déplacer sur le pont de son catamaran. Chaussé en bottes de mer, par 28° à l’ombre… De même, quand le gars s’est appuyé sur la bôme pour prendre la pose, celle-ci a joué, entraînant dans son mouvement l’équipier de Parlier. Si bien que le masque est définitivement tombé: un mythomane. Jean-Louis avait alors en face de lui un mytho. Une espèce dangereuse et en tous cas peu fiable pour se lancer dans une transat…

Les seconds candidats sont venus en couple. Ils faisaient la route, une belle aventure ! Avant même de parvenir à distance de serrage de main, une pestilentielle odeur agressait les narines de notre skipper préféré. Les douches ne font pas partie de leur lifestyle, se dit Jean-Louis. Mais bon, j’ai un dessalinisateur à bord de mon catamaran, on peut se laver… Une minute après, ce sont les yeux rouges et la conversation décousue des aspirants matelots qui l’ont dérangé. “Mais bon sang, ils sont complètement stone, tous les deux !”. Si chacun est libre de faire ce qu’il veut de ses loisirs, en navigation et en tant qu’équipier transatlantique, il faut pouvoir compter les uns sur les autres et vivre ensemble. Exit les rastas.

Quand Jean-Louis a vu arriver le troisième équipier transat potentiel, il s’est demandé, sans racisme ni discrimination, d’ou venait ce gars qui ne parlait qu’un mauvais anglais. Une minute après, un éclair de clairvoyance lui fit lui demander ses papiers à l’inconnu qui présenta un passeport Afghan, absolument démuni de tout visa français. Exit aussi. Hors de question pour Jean-Louis de se trouver complice d’une entrée illégale en France.

Le même après-midi, nouveau rendez-vous avec un pilote de ligne en congé sabbatique. Bon profil pour un équipier transatlantique. Calme et posé dans la conversation, Jean-Louis lui a proposé une sortie en mer. Aux commandes de son catamaran, il a d’abord souri des conseils et remarques de son co-navigateur du jour. “Tu vas trop vite, tu vas taper. Attention la corde (la pendille) va se prendre dans l’hélice. Tu devrais faire comme ci et puis comme ça… » Mais quand il établit la toile par force 3, le gars continue : « On devrait prendre un ris, on ne sait jamais. Attends je vais vérifier la météo ». « Je l’ai fait » dit Jean-Louis, et le pilote décide de la consulter à nouveau… Au retour, même cinéma : « tu devrais aller de l’avant , c’est plus sûr. Pas si vite… » Encore un candidat, contrôlant cette fois, de recalé.

Toutefois, la suivante était bien partie avec son passé en voile légère. Si bien que notre ami lui proposa aussi une sortie en mer pour apprécier ses compétences. Hélas, dès la sortie de la passe du Marin, la jeune fille s’est mise à dégobiller tripes et boyaux, sujette à un fort mal de mer qui ne l’a pas quitté avec cette mer formée. Dépité, le skipper l’éconduit. Car il savait trop bien que le mal de mer peut transformer, pour des jours, un équipier en tétraplégique !

Ensuite, le brésilien qui est venu était très sympa. Solide, amusant, il avait ses papiers. Mais une chose attira son attention. Le gars insistait fortement sur la quantité de bagages possibles à emporter en catamaran et sur les formalités de douane et de contrôle à l’arrivée. Est-ce qu’il y a des contrôles en mer ? On se présente à la douane ou à la police ? Jean-Louis ne le sentait pas du tout. Il sut qu’il avait pris la bonne décision quand il vit le bougre monter à l’arrière d’une Mercedes ML AMG V12 noire rutilante qui démarra sur les chapeaux de roues…

Finalement arrive un homme d’un certain âge, à la retraite, il s’est dit qu’il devrait s’entendre avec ce monsieur. Hélas, trois fois hélas, à chaque détour de la conversation, le candidat équipier étalait un savoir pas toujours véridique. Ni profond d’ailleurs, mais embrassant tous les domaines de l’existence. Car il savait tout, avait tout vu, tout vécu et savait tout faire, mieux que tout le monde… Si bien que notre ami l’éconduit aussi, en se disant : “c’est pour son bien, je ne le supporterais pas. Il risquerait de finir au fond de l’Atlantique avec du lest dans les poches…”.

Rêveur, Jean-Louis se dit finalement qu’avec tous les “cas” qu’il a déjà rencontrés pour son projet, d’un pur point de vue probabiliste, il y a fort à parier que le prochain soit le bon… Rasséréné, il se félicite tout de même d’avoir fait confiance à son instinct et éliminé les candidats qu’il ne sentait pas.
Il en est sûr maintenant, il va trouver un équipier transatlantique qui lui convienne sur Vogavecmoi !

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