Bien choisir ses équipiers pour réussir sa transatlantique en voilier

transatlantique en voilier : 2 équipiers sur un catamaran

VogAvecMoi, club de bourse aux équipiers (ou co-navigation) sur internet aborde pour la première fois le sujet difficile du recrutement d’un équipage pour réussir une transatlantique, y compris sur le plan « humain ».

VogAvecMoi est né en février 2010. Depuis 10 ans, l’équipe de VogAvecMoi gère et administre un service exclusif de bourse aux équipiers dédiés aux plaisanciers.

Nous avons très vite constaté 2 choses :

– les projets de transatlantique sont très recherchés par les équipiers

– les propriétaires de bateaux sont assez réticents à embarquer des équipiers pour des projets aussi longs car ils ont tous des anecdotes (entendues ou vécues) à raconter concernant des mauvaises expériences avec des équipiers, notamment sur des transats.

Fort de ce constat, pendant longtemps, nous avons pris le parti de décourager les équipiers recherchant des transats d’embarquer. Ceci pour deux raisons: la concurrence entre équipiers qui rendent les chances d’embarquer faibles, notamment sur une transat aller, et ensuite, sur le fait que ce parcours constitue l’expérience la plus extrême de co-navigation. Une de celles, dont, seule la loterie peut décider si au bout d’un mois de navigation, l’équipage sera triste ou heureux de se séparer sur les pontons des Caraïbes.

Toutefois, au fil des années, notre discours a changé, car, à force d’écouter des témoignages de transat réussies ou « ratées » à cause de leurs équipages, nous avons fini par identifier les facteurs d’échecs et en tirer des enseignements, que nous partageons avec vous aujourd’hui.

Cet article s’adresse à tous les candidats à la transat avec leur propre bateau ainsi qu’aux équipiers, candidats à la transat, qui souhaitent que leur première transat soit également une réussite sur le plan humain.

1. Pourquoi embarquer des équipiers?

Il y a tant d’histoires contées d’équipiers qui, malgré un CV parfait, se sont révélés incompétents, fous, dangereux au cours d’une transat (ou ingrats, après) que nous savons désormais que de nombreux très bons marins préfèrent enchaîner les allers retours transatlantiques, seuls sur leurs bateaux.

Nous en profitons donc pour rappeler que de ne pas naviguer seul est un facteur élémentaire de sécurité en mer, notamment pour de grandes traversées.

1.1 Sécurité

La présence d’équipiers de confiance permet de mettre en place un « système de quart » et au capitaine de pouvoir mieux se reposer. Insistons sur le fait que le manque de sommeil est un facteur accidentogène tant sur la route, qu’en mer.

Par ailleurs, en cas d’ « homme à la mer », il est préférable qu’il reste quelqu’un à bord pour mettre le « bateau en panne », tenter une manoeuvre de sauvetage ou prévenir les secours.

1.2 Le plaisir de partager une aventure inoubliable

Chez VogAvecMoi, nous avons coutume de dire que le plaisir de naviguer et l’une des rares choses qui s’accroit quand nous le partageons, alors pourquoi vivre seul cette aventure, s’il est désormais possible de l’expérimenter bien accompagné?

Citons pour illustrer magnifiquement ce paragraphe une de nos membres, Viviane, qui témoigne dans notre forum :

« En ce qui me concerne, je ne garde que d’excellents souvenirs de ces traversées, les équipiers inconnus avant l’aventure sont devenus des amis, en mer, l’égo n’existe plus, les défauts et les qualités se révèlent, on apprend très vite à se connaitre et à partager un plaisir commun. Un souvenir inoubliable, 2 jours avant d’arriver à Pointe à Pitre, nous avons sabré le champagne pour fêter notre première traversée, Sylvain, un jeune équipier et moi, nous sommes regardés en disant la même chose  » mais on n’a pas envie de descendre à terre, on est bien là, dans notre bulle »… formidables souvenirs. »

Ca donne envie, non?

2. Comment recruter ses équipiers?

2.1.  Où recruter?

2.1.1.     Embarquer votre famille pour la transat

C’est évidemment le meilleur choix, lorsque vous avez la chance d’embarquer votre famille et que celle-ci partage la même envie de transat et le même rêve d’aventure que vous!

A lire, l’excellent livre, à ce sujet, d’Olivier Mesnier « Un Voyage autour du monde » dans lequel il raconte son tour du monde en famille sur un catamaran de 15,50 mètres réalisé de 2009 à 2012.

Une grande partie du premier tome est consacrée à la gestion du projet familial :

– la construction du projet avec son épouse et ses enfants (10 et 11 ans)

– le break dans les carrières professionnelles

– le timing lié à la scolarité des enfants.

Le seul inconvénient d’embarquer votre famille pour une transat (et souvent le voyage qu’il y a derrière) et que vous n’avez pas le droit à l’échec.

Votre famille devra en tout temps se sentir en sécurité avec vous et accueillir avec enthousiasme tous les aléas de cette aventure. Sinon, vous subirez les conséquences sur l’ambiance de votre voyage et vos relations familiales….

2.1.2.     Embarquer pour la transat avec des amis

Deuxième choix idéal, embarquer un équipage de copains! Si possible des mordus de voile, comme vous. Vous êtes certain de passer un bon moment et cette aventure créera des liens solides entre vous, de ceux qu’on peut attendre d’un « rite de passage » vécu en commun.

Seuls amis à éviter :

– les meilleurs amis à terre ne sont pas forcément les meilleurs amis à bord, le risque existe de se fâcher vraiment avec son meilleur ami. Le risque est encore plus grand, s’il vient accompagné de sa nouvelle petite amie (nombreux témoignages en ce sens : les hommes sont parfois étranges quand ils sont fraichement amoureux)

– Enfin, embarquez avec précautions, vos amis ou relations qui ont un caractère autoritaire ou avec qui vous avez eu des rapports d’autorité différents de celui qui sera imposé par la situation : il n’y aura qu’un chef à bord pour cette transat, c’est le skipper, donc vous. Exemple : votre ancien supérieur hiérarchique au travail, le copain qui vous a appris à naviguer…

2.1.3.     Sur les pontons

Nous avons récolté beaucoup de témoignages d’équipiers ayant trouvé leur « ticket » pour une transat en arpentant simplement les pontons.

Toutefois, cette pratique semble avoir disparu en France, sûrement car les pontons sont sécurisés ou difficile d’accès.

Par contre, c’est très répandu (et même semble en essor) aux iles Canaries, Espagne. Las Palmas semble être le meilleur spot. Ce phénomène est appelé par ceux qui le pratique, le « bateau stop ».

Les bateaux stoppeurs sont principalement des jeunes voyageurs venus de toute l’Europe. 

Beaucoup d’entre eux pratiquent le bateau stop pour la première fois (et rêve d’aller au Brésil, sans prendre l’avion, car selon eux, c’est plus écologique). Certains ont de nombreuses traversées à leurs actifs (attention cela n’en fait pas des marins avertis, cf. la notion de passagers expérimentés ci-dessous).

Les bateaux stoppeurs ont des avantages et des inconvénients.

Parmi les avantages, vous pouvez compter sur eux pour :

– partager votre gout pour le voyage et l’aventure

– partager leur expérience de voyage terrestre

– être reconnaissant de la chance que vous leur procurez d’effectuer ce fabuleux trajet dans de bonnes conditions de sécurité et de confort

– embarquer avec très peu de bagages (un sac à dos)

Parmi les inconvénients, il est plus difficile de compter sur eux, pour :

– partager les frais de la navigation (beaucoup voyagent avec très peu d’argent)

– saluer votre carrière de cadre dans une entreprise du CAC40 et vos exploits professionnels

– ne fumer que des cigarettes (qui tuent légalement)

– vous fournir un CV  marin (et oui, les bateaux stoppeurs peuvent rarement justifier avoir suivi l’école de croisière des Glénan ou de plusieurs participations au Spi Ouest France…mais est-ce vraiment un défaut?)

A lire : Le témoignage d’un propriétaire de bateau ayant embarqué ses premiers bateaux stoppeurs 

A lire également (en anglais), Les conseils d’un plaisanciers aux bateaux stoppeurs qui vous permettront de vous familiariser avec le phénomène.

2.1.4 Sur internet

Pourquoi la bourse aux équipiers, notamment sur des transats, a aussi mauvaise réputation? Pendant longtemps, les moyens de mise en relation des plaisanciers étaient très limités et rendaient la rencontre particulièrement aléatoires. Voici ce qu’il se passait avec les bourses aux équipiers à l’ancienne : ou un propriétaire n’obtenait pas de réponses, et n’embarquait personne, ou il obtenait une ou deux candidatures, et il optait pour la moins pire des deux. Résultat : les chances d’entente et de transat réussie sur le plan « humain » étaient très maigres.

Les choses ont changé depuis l’apparition d’internet.

Deux types de sites existent sur internet, des sites de petites annonces de bourse aux équipiers et VogAvecMoi.

  • Les sites de petites annonces sont pour la plupart gratuit et fonctionnent comme LeBonCoin. Soit ça fonctionne et tant mieux pour vous, soit vous ne trouvez pas votre bonheur et tant pis pour vous.
  • VogAvecMoi fonctionne comme un club qui offre ses services à ses adhérents (à partir de 12€/mois ou 66€/12 mois). Sur VogAvecMoi, la grosse différence est que toute une équipe travaille à ce que vous trouviez ce que vous cherchez. Pour trouver l’équipier de vos rêves, vous bénéficiez de nos conseils dans notre blog (Voir tous nos articles de conseils pour la co-navigation), de notre assistance par e-mail et même par téléphone, si besoin. Parmi notre base de données de 80.000 inscrits, vous pourrez choisir vos équipiers selon leurs compétences maritimes, mais aussi selon leurs qualités humaines. Pour ce faire, chaque membre a un profil pour se présenter, qui vous permettra de vous donner envie (ou pas) de l’inviter en tant qu’équipier à votre bord.

Bien entendu, si vous recrutez un nouvel équipier, prenez le temps de discuter avec lui par téléphone (notamment de son expérience de navigation et de sa motivation), rencontrez-le pour une navigation d’essai préalable. Si cette personne ne souhaite pas se rendre disponible pour une rencontre préalable, préférez un autre équipier. Sur VogAvecMoi, il y a 10 équipiers disponibles pour 1 offre de transat. Vous avez l’embarras du choix. Soyez exigeant sur votre recrutement.

A lire également : Conseils et astuces pour trouver facilement vos équipiers

2.2.  Quel niveau de navigation exiger de ses futurs équipiers?

2.2.1 Les débutants complets

Embarquer un débutant complet pour une transat représente des risques :

– impossibilité de tenir son rôle à bord si cette personne rencontre un mal de mer persistant

– impossibilité de compter sur cette personne pour vous aider s’il vous arrive quelque chose (blessure grave, homme à la mer)

– Possibilité de blessure ou chute à la mer plus importante chez un débutant qu’un équipier expérimenté habitué à vivre sur un bateau.

– Enfin, risque pour la personne elle même d’être en péril si vous chutez à la mer (la personne restée sur le bateau ne sera probablement pas en mesure de revenir à « bon port »).

 Les risques diminuent si :

–  vous embarquez un équipier débutant jeune, sportif, en bon état de santé, et ayant déjà vécu des expériences similaires dans d’autres domaines (exemple : alpinisme…)

– vous formez votre équipage aux manoeuvres de sécurité : mettre le bateau « en panne », démarrer/éteindre le moteur, manoeuvres de récupération d’un homme à la mer

– vous formez votre équipage pour prévenir les secours

– si l’équipier débutant embarqué vient compléter un équipage constitué d’autres équipiers expérimentés.

2.2.2 Les équipiers en cours d’apprentissage

Nous appelons les équipiers en cours d’apprentissage, les équipiers revendiquant d’une expérience récente dans une école de voile, par exemple, l’école de voile de VogAvecMoi dénommée VogWeek.

Leurs connaissances sont limitées mais fraîches. Ces équipiers au tout début d’un processus de formation, ne surévaluent pas, en général, leurs connaissances et aptitudes. Ils commencent à connaître les astuces pour éviter d’avoir le mal de mer.

En revanche, ils sont rarement candidats pour une traversée de l’atlantique. Ils rêvent plutôt d’une première traversée vers la Corse ou les Iles Scilly.

2.2.3 Les équipiers expérimentés

Nous appelons équipiers expérimentés :

– les équipiers en fin de cursus d’école de voile et revendiquant de nombreuses autres expériences de navigation en tant qu’équipier

– les skippers occasionnels de bateaux de locations ou skippers en croisière côtière.

Ce sont de très bons choix, ils feront de bons équipiers notamment s’ils revendiquent déjà une expérience hauturière avec des traversées de plusieurs jours en mer.

2.2.4 Les passagers expérimentés

Attention, il est possible de les confondre avec des équipiers expérimentés si l’on ne creuse pas un peu leur CV marin. Il y a une catégorie d’équipiers (et notamment d’équipières) qui ont effectué de nombreuses traversées (atlantique, pacifique) mais sans participation active aux manoeuvres. En revanche, ce sont des personnes qui connaissent parfaitement et aiment par dessus tout la vie en mer, et ce sont de bons compagnons de route si cela correspond à vos attentes.

2.2.5 Les équipiers très expérimentés

Nous appelons « équipiers très expérimentés » :

– les équipiers qui ont déjà réalisé des croisières hauturières ou transats en tant que chef de bord, souvent d’anciens propriétaires de bateaux

– des anciens skippers professionnels.

Ces profils sont à « double tranchant » :

– S’il s’agit de votre première transat, ces équipiers seront d’une aide précieuse permettant de valider vos décisions et d’envisager la transat avec un peu plus de sérénité.

– en revanche, un risque existe de contestations de vos décisions et plus généralement de votre autorité si des difficultés apparaissent en cours de navigation, surtout si vous êtes plus de deux à bord.

A lire sur ce sujet : Etre équipier expérimenté : atout ou handicap pour la co-navigation

2.3.  Mettre toutes les chances de son coté pour attirer les bons équipiers

Embarquer des équipiers pour une transat, c’est prendre la responsabilité d’amener vos équipiers sain et sauf de l’autre coté de l’atlantique.

Certains propriétaires ont des difficultés à recruter des équipiers car ils ne créent pas la confiance suffisante pour rassurer leurs potentiels équipiers.

Pour mettre toutes les chances de votre coté :

– Votre bateau doit être propre et rangé quand vos équipiers vont le visiter pour la première fois et de manière générale en bon état d’entretien

– Vous devez préparer votre bateau spécifiquement en vue de votre transat (renfort de certains éléments, pièces de rechange, matériel de communication et de sécurité spécifique…).

– Votre programme (date de départ, escales, arrivée) doit être défini dans un calendrier clair, grâce auquel vos équipiers vont pouvoir s’organiser.

– Vous devez pouvoir justifier d’une expérience de navigation suffisante pour envisager la transat

– N’hésitez pas à effectuer des formations spécifiques à ce type de navigation et à le faire savoir à vos équipiers (mécanique marine, sécurité en mer, météo marine/routage). Pour ces formations, rapprochez vous de l’association STW

– Pour plus de sécurité, réalisez votre tansat en flotille en vous inscrivant à un rallye : ARCRallye des Iles du soleilrallyes Jimmy CornellAtlantic Back Cruising.

Si les équipiers expérimentés qui recherchent une transat ne souhaitent pas s’engager avec vous, posez vous les bonnes questions…

2.4 Quels frais partager avec ses équipiers?

2.4.1 Le principe

Le principe est que les équipiers participent à la caisse de bord pendant la transat.

La caisse de bord inclut : l’avitaillement en nourriture et boissons, les frais de port à l’escale et le carburant consommé.

Certains propriétaires ne demandent que l’avitaillement en nourriture et boisson, considérant qu’ils prennent en charge les coûts fixes du projet : carburant consommé et frais d’escale, ce qui a l’avantage d’éviter les problèmes ci-dessous.

Exemple : la consommation de carburant lors d’une transat varie beaucoup selon l’usage que l’on fait du moteur. Certains démarrent le moteur dès lors que le vent baisse, d’autres, au contraire, ne démarrent le moteur qu’à l’arrivée.

Exemple 2 : en cas d’escale technique prolongée suite à une avarie, certains équipiers peuvent rechigner à partager les frais de port d’une escale forcée de 10 jours.

2.4.2 Exceptions

Exception 1 : Certains propriétaires demandent une participation aux frais d’entretien du bateau, au surcroit de la caisse de bord. Il s’agit d’un montant journalier forfaitaire de participation aux frais d’entretien et d’usure du bateau.  C’est très rare et cela ne peut être justifié que par la grande expérience du propriétaire sur ce type de trajet, qu’il aurait effectué de toute façon, même sans équipier.

Exception 2 : Certains propriétaires prennent en charge les frais de certains équipiers (caisse de bord et/ou billet d’avion retour) quand ils souhaitent vraiment s’entourer d’une personne de confiance, particulièrement expérimentée (par exemple, skipper professionnel en cours de formation).

A lire également : La co-navigation, combien ça coute? et Contribution aux frais du bateau dans la co-navigation VogAvecMoi

3. Bien préparer son équipage pour une transat

3.1 Eviter les désistements de dernières minutes

Nous constatons que la majorité des propriétaires de bateaux recherchant des équipiers pour une transat sur VogAvecMoi, ont recours à nos services suite à un désistement.

Un projet de transat, même pour un équipier, est un événement engageant. Il faut bloquer dans son calendrier, au minimum 1 mois pour la partie Europe -> Canaries, et au minimum 1 autre mois pour la partie Canaries -> Antilles.

Cela suppose que l’équipier organise son indisponibilité pendant cette période, tant au point de vue professionnelle que personnelle.

Attention, contrairement à ce que nous pourrions imaginer, les retraités ne sont pas toujours les plus disponibles :

– engagements associatifs ou sportifs diverses,

– événements marquants pour les membres de la famille : naissance des petits enfants, mariage

– accidents, maladie, période de convalescence…

Il arrive donc que les engagements pris trop longtemps à l’avance soient bousculés par d’autres priorités.

En conclusion, ne mettez pas tous vos oeufs dans le même panier, en ne comptant que sur un seul équipier! Sur la majorité des bateaux comportant 3 cabines, il est raisonnable de prévoir un nombre de 3 équipiers plus le capitaine pour chacune des étapes de votre transat.

Si vous prévoyez d’embarquer un ami(e), n’hésitez pas à parler de ce projet en présence de son conjoint en insistant sur la période d’indisponibilité. Vous risquez au pire de déclencher un conflit, au mieux, vous serez certains que votre ami ne vous « fera pas faux bond » pour des raisons familiales, au dernier moment.

Enfin, il se peut que vous décidiez d’embarquer un rêveur. Celui ou celle qui idéalise la transat, aime l’aspect romantique de larguer les amarres pour traverser l’océan sans prendre en compte les aspects pratiques d’un tel projet : disponibilité, coût, réalité de la vie à bord pendant une transat.

Pour ramener les pieds sur terre à ce type de candidats, demandez lui de vous fournir :

– soit une avance financière sur caisse de bord (chèque non encaissé), correspondant à une évaluation de sa participation en fonction du temps prévu de navigation;

– soit la preuve d’achat de ses billets d’avion (si cette personne doit vous rejoindre aux Canaries ou aux Antilles).

Souvenez-vous de l’adage : qui n’a pas payé, ne se sent pas engagé!

3.2 Eviter les risques de débarquements anticipés

Nous rencontrons souvent la situation suivante : un équipier débarque à mi-parcours, car le bateau a pris du retard sur son programme initial. L’équipier s’aperçoit qu’il n’a plus le temps d’effectuer la totalité du trajet.

La plupart du temps, les retards sont liés à des événements imprévisibles : une mauvaise météo, une avarie qui a nécessité une longue escale technique pour réparation.

Prenez des marges dans votre programme, prévoyez l’imprévisible et évitez les aléas en préparant le mieux possible votre bateau. Un bateau bien préparé subit moins d’avaries (les leaders du Vendée Globe, sont ceux qui subissent le moins d’avarie car ils ont plus de temps -et d’argent- pour préparer leurs bateaux).

3.3 Eviter les problèmes de santé à bord

Préférez des équipiers en bonne santé. N’hésitez pas à demander un certificat médical d’aptitude physique à la pratique de la voile avec la mention transatlantique ou la mention « X jours de mer consécutifs ».

4. Bien gérer son équipage à bord et préserver l’entente à bord

Préparez-vous à passer 3 semaines consécutives sur votre voilier en compagnie de votre équipage. Comme l’a très bien révélé Francis Giniaux dans son ouvrage Zizanies à bord, vous êtes le capitaine du navire mais aussi celui de votre équipe.

Endossez cette responsabilité dès le départ. La réussite sur le plan humain de votre transat dépend en grande partie de vous.

Soyez attentif à ce que chacun de vos équipiers ait son temps de repos et son temps d’intimité (veiller à ce que chacun prenne ses temps de repos dans une cabine et pas dans le carré).

Organisez vos équipes de quart en tenant compte de l’humeur de chacun pour désamorcez les conflits entre équipiers.

Veillez en tout temps, à éviter la désignation par l’équipage d’un « bouc émissaire ».

Parmi les sujets qui compromettent l’atmosphère lors d’une transat :

– le manque de vivre, d’eau ou de carburant – prévoyez « large »

– des repas trop frugaux – faites vos courses en fonction des habitudes alimentaires de vos équipiers

– les avaries liées à un défaut d’entretien du bateau – préparez bien votre bateau

– la date des billets d’avion retour de vos équipiers. Pour le départ de vos équipiers, conseillez leur de ne pas acheter leur billet d’avion à l’avance sous peine de devoir le payer deux fois. En revanche, une fois à terre, laissez leurs quelques jours à bord du bateau pour leur permettre de prendre le vol qui leur est le plus favorable.

Et vous, quels conseils donneriez-vous? Ecrivez nous (cliquez-ici) pour nous faire part de vos expériences.

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Source externe : 

Catching a ride accros the atlantic

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