Nathalie Deraspe, auteure de La Fille à bord, m’avait initialement contacté en tant qu’utilisatrice du site VogAvecMoi.com que j’ai fondé il y a bientôt 10 ans. Je savais qu’elle était en train de réaliser un voyage transatlantique notamment sur des bateaux trouvés via notre site. Je n’en savais pas plus. Jusqu’au 12 juillet 2019, où je reçois le message suivant :
«De mon côté, je m’apprête à lancer mon livre et j’avais envie de vous demander d’en faire la préface. En 2017-2018, j’ai fait pratiquement 10 000 milles sur l’eau, 10 pays, une transat, et passé 275 jours en mer grâce à vous. C’est une belle histoire qui méritait d’être racontée. […]».
Evidemment devant un tel témoignage, j’accepte. Comment aurais-je pu faire autrement? Moi qui, alors jeune passionné de voile, aie créé VogAvecMoi.com pour que des gens se rencontrent et partent vivre ensemble des moments exceptionnels de navigation! C’est la première fois qu’un «vogueur», en l’occureuse une «vogueuse», prend la plume pour raconter son aventure de co-navigation! Et quelle aventure : la transatlantique en voilier! Le trajet le plus recherché, mais aussi le plus rare et le plus difficile à réussir dans de bonnes conditions!
Ce livre s’appelle La fille à bord.
Voici son profil VogAvecMoi, cliquez ici.
Voici mon interview de Nathalie Deraspe pour vous donner envie de lire ce livre dont j’ai assuré la préface avec beaucoup d’enthousiasme :
Qu’est-ce qui vous a amené à prendre la mer pour une transatlantique avec un inconnu rencontré sur VogAvecMoi à l’âge de 50 ans?
C’était un retour aux sources. Je tiens mes origines des Îles de la Madeleine, archipel splendide au cœur du golfe Saint-Laurent, mais j’ai grandi à Montréal. Dès mes quatre ans, je rêvais de retrouver Robinson Crusoé sur son île déserte. Si j’avais pu traverser l’écran qui projetait semaine après semaine ses aventures, j’aurais retrouvé la mer, la vraie, bien avant !
Quelles étaient vos compétences et votre expérience de navigation au début de votre voyage en voilier?
À part une balade ou deux sur l’eau, mes connaissances étaient à peu près nulles. Les termes de navigation que je connaissais me venaient de chants marins. Je n’avais jamais fait un quart de ma vie !
Quels sont les moments les plus difficiles que vous avez vécu pendant le voyage? Tempêtes, calmes plats, mésentente d’équipage?
J’ai connu des moments terrifiants durant ma première traversée de l’Atlantique. Je dormais dans la cabine avant et je trouvais qu’il y avait très peu d’espace qui me séparait de cette mer mauvaise qui nous chahutait. Le bruit des vagues sur la coque était infernal. Et j’ai traversé deux tempêtes importantes, l’une en sortant du détroit de Gibraltar, l’autre aux Bahamas. Quand aux problèmes à bord, ils nous en apprennent beaucoup sur nous-mêmes et permettent de teste notre capacité d’adaptation. Mais quand on se retrouve sur le pont à contempler les étoiles ensuite, tout s’efface.
Quelles ont été vos plus grandes satisfactions?
J’ai appris à affronter mes peurs et à les surmonter. Je me suis vue telle que je suis. J’ai dû pardonner mes erreurs, relever mes manches et travailler à améliorer ma personnalité. Les autres sont notre miroir. Pour une femme, tenir la barre est très significatif. C’est un peu comme prendre son destin en mains, debout, sans devoir rien à personne. On gagne en assurance.
Si c’était à refaire, quels conseils donneriez vous à vous-même avant d’embarquer pour une telle aventure?
La société repréhende ces élans de folie et pourtant, tout le monde s’en nourrit. Trop de gens vivent par procuration. Si c’était à refaire, je repartirais avec le même enthousiasme car je suis une éternelle enfant qui prend la vie pour ce qu’elle est : un jeu. Vient un temps où il faut quitter la peinture à numéros et créer la toile de notre existence comme on l’entend.
Après l’écriture de La Fille à bord, quels sont vos projets : retour à la maison, écrivain voyageur, propriétaire de votre propre voilier?
Ma vie ne sera plus jamais la même maintenant que je me suis offert cet espace de liberté « en dehors de la boîte ». Je suis repartie trois mois après mon arrivée et depuis, j’ai navigué un autre 5000 milles nautiques entre l’Afrique de l’Ouest, le Cap-Vert et le Brésil. Alors oui, des voyages et des livres à paraître avant de partir sur mon propre voilier !
Ce livre s’appelle La fille à bord et vous pouvez le commander sur notre site.
Dédicace vidéo de l’auteure de La Fille à Bord, Nathalie Deraspe pour les membres du club VogAvecMoi
Antoine PENOT, co-fondateur de VogAvecMoi
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