Etre un équipier expérimenté : atout ou handicap pour la co-navigation?

équipier expérimenté atout ou handicap


De nombreux propriétaires de bateaux nous indiquent qu’ils ne recherchent pas d’équipier expérimenté, bien au contraire. Pourquoi?

Tout d’abord, la majorité des propriétaires présent sur VogAvecMoi sont à l’aise pour manoeuvrer leur bateau en solo. La présence d’un équipier expérimenté n’est pas obligatoire. D’autre part, les propriétaires de bateaux se méfient parfois des équipiers se déclarant très expérimentés, voire skipper. Pourquoi une telle méfiance?

Comme vous le savez, le meilleur commandement nécessite qu’il n’y ait qu’un chef!

Se retrouver avec deux chefs à bord sonne le début des ordres contradictoires et de la zizanie (cf. le livre de Francis Giniaux : Zizanie à bord : comment éviter les conflits sur un bateau de plaisance)

Beaucoup de propriétaires ont connu la mauvaise expérience d’avoir embarqué un équipier expérimenté ayant tout vu, tout fait (mais jamais d’erreur) et trop de qualités (sauf la modestie). Cela est très désagréable et parfois déstabilisant pour un chef de bord et le reste de l’équipage. Exemple : A peine arrivé à bord, celui-ci commence à expliquer au propriétaire du bateau qu’il ne règle pas ses voiles correctement…

Ce comportement est principalement observé chez les hommes, ce qui contraint certains propriétaires de bateaux à n’embarquer que des équipières (cf. notre article Conseils à destinations des co-navigatrices

En conséquence, nous pouvons donner les conseils suivants à tous les équipiers expérimentés qui ont du mal à trouver un embarquement sur VogAvecMoi.

1. Présentez-vous de manière sincère sur votre profil ou/et dans votre annonce. Il n’est pas nécessaire de rogner votre CV marin s’il est élogieux. Nous vous conseillons d‘informer le propriétaire, quand vous embarquez en tant qu’équipier,  que vous savez rester à votre place d’équipier et respecter l’autorité du chef de bord.

2. Une fois à bord, comportez-vous en conséquence. Il est maladroit et désagréable pour tout l’équipage de rentrer dans une démonstration de supériorité (technique ou d’expérience) par rapport au chef de bord. Agissez toujours conformément à ses consignes et ne prenez pas d’initiatives avant de lui en référer. Si vous avez à faire à quelqu’un d’intelligent, très vite celui-ci se rendra compte de la chance qu’il a de vous avoir à bord et vous accordera plus d’autonomie ou vous demandera conseils. Si cela ne se présente pas, dommage, il ne vous reste plus qu’à supporter cet état de fait ou à débarquer!

Pour conclure sur ce thème, nous citerons un extrait du livre de Willy de Roos, « Inaccessible horizon » (Arthaud, 1985) que Yannick, membre du club, a souhaité partager avec tous les membres VogAvecMoi:

« (en tant que skipper du bateau)…. je ne demande à personne de partager ce que je crois être ma responsabilité et lorsqu’il m’arrive de naviguer à bord d’autres bateaux, je trouve tout naturel de m’adapter aux conditions qui y règnent. Si je devais les juger inacceptables, je débarquerais dès que possible, tout en me reprochant de ne pas m’être mieux renseigné avant de m’engager. Mais, quoi qu’il en soit, j’aurai bien soin de ne pas perdre de vue que, plus grande est la compétence du skipper qui m’accepte à bord, moins j’aurai l’occasion de voir compter mon avis, et inversement, plus j’aurai la chance d’apprendre. Il s’agit donc, lorsqu’on se propose comme équipier, de faire un choix en tenant compte de ses aptitudes personnelles. Nous ne sommes pas tous capables d’accepter un rôle effacé. Nous ne sommes donc pas tous capables de naviguer avec n’importe qui. A chacun de choisir et d’assumer la décision prise. Ou bien on désire participer aux décisions et on se choisit un compagnon ayant une expérience comparable à la sienne propre, ou bien on désire se perfectionner, courir des horizons plus éloignés et alors, forcément, il faut porter le poids d’une expérience temporairement moindre. Mais tout ceci ne concerne pas les bonnes relations que nous entretenons (mon compagnon) et moi. Dans pas mal de domaines, (il) pourrait m’en apprendre, il faut en être conscient. Il en est conscient et moi aussi. A chacun sa spécialité. Ainsi, notre entente amicale a pour principe : le respect mutuel.« 

Selon Yannick, Willy de Roos avait un caractère bien trempé, bien tranché et était probablement habitué à prendre des décisions seul. Ceci ne l’empêchait pas d’être clairvoyant sur lui même. A chacun de l’être avant de prendre part à une co-navigation!

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