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Vogavecmoi, le club de bourse aux équipiers s’intéresse cette semaine au bateau stop et donne des conseils aux bateaux stoppeurs.
Le bateau stop ou « Boat hitch hiking » consiste à parcourir le monde en voilier sans disposer de son propre voilier.
La technique consiste à se faire embarquer en tant qu’équipier bénévole par les nombreux propriétaires de bateaux voyageant, seul ou en équipage réduit (souvent en couple) à travers le monde. (Cf reportage de France 2 Envoyé spécial Carnet de voyage du 28 juillet 2011 et 5 juillet 2012)
Le bateau stop peut être l’occasion de faire un bout de route en voilier, notamment sur la route des vacances pour se rendre en Corse ou pour en revenir en partageant le quotidien d’un plaisancier qui sera heureux de ne pas être seul pour faire cette traversée et qui aura besoin un coup de main pour les quarts de nuit et les manoeuvres. Voir nos offres de traversées vers la Corse qui peuvent convenir à des bateaux stoppeurs :
Certains propriétaires de voiliers proposent des transatlantiques pour se rendre aux Antilles. Une « transat » en voilier, est une expérience unique, puisqu’on part en automne d’europe pour arriver entre 45 et 90 jours plus tard (suivant la durée des escales dans les îles de l’atlantique : Canaries, Cap Vert, Madère…) dans la mer des caraïbes à la belle saison. Cela peut être l’occasion de faire un bout de votre trajet France – Amérique! Voir nos offres de bateau stop transatlantique.
Des transatlantiques sont aussi proposées par des skippers professionnels qui ont la charge de convoyer le voilier de leurs clients aux antilles pour faire du charter sur place. Pour ces transats en voilier, les skippers pro proposent souvent une place ou deux à bord pour des équipiers bénévoles. Pour les bateaux stoppeurs, c’est l’occasion de traverser l’atlantique avec l’assurance d’un skipper compétent. En revanche, le skipper n’est pas en vacances, et la transat risque d’être faite sans escale ou avec des escales réduites à leur minimum pour avitailler le bateau. Touristiquement, embarquer pour un convoyage réalisé par un professionnel peut être pauvre…
Ce billet est l’occasion de faire le point sur la pratique du bateau stop, par comparaison à celle de l’auto stop.
Bateau stop et auto-stop : Les similitudes
1. Embarquez à bord d’un voilier que vous ne connaissez pas
Ne pas avoir de voiture ou de bateau, n’empêche pas de voyager sur le bateau des autres.
Ainsi que les conducteurs se retrouvent souvent seuls au volant de leurs voitures, les propriétaires de bateaux manquent réguliérement d’équipiers pour les accompagner.
2. Positionnez vous sur un port de départ ou d’escale stratégique
En bateau stop, comme en auto stop, le but est de positionner sur un lieu de passage où les bateaux font escale le plus souvent (Les Canaries, Les Açores, Madère, Gibraltar..). Pour débuter votre périple au départ de métropole, privilégiez les grands ports de plaisance (La Rochelle, Lorient pour la côte atlantique, Marseille, Toulon, Port camargue pour la méditerranée).
3. Ne comptez pas atteindre votre port d’arrivée du 1er coup
Ainsi qu’en stop, mieux ne vaut pas être trop exigeant sur la destination au risque de ne jamais embarquer.
Bien souvent, vous vous rendrez d’un point C à un point D (le point A et le point B, étant vos points de départ et d’arrivée prévu initialement).
4. Evitez de prendre rendez-vous le jour de votre arrivée
Comme en auto-stop, le temps que vous allez mettre pour trouver un bateau, un capitaine, qui va dans la même direction que vous, et qui acceptera de vous prendre en tant qu’équipier, peut être long. Mieux vaut ne pas avoir de contraintes d’emploi du temps avant de se lancer en bateau stop.
5. Ouvrez votre esprit et soyez intelligent
Par définition, vous ne voyagerez pas seul et serez au minimum à deux. Vous devrez apprendre à composer avec votre « bienfaiteur » et son équipage, quelque soit son caractère, pendant toute la durée du voyage. Votre ouverture d’esprit sera votre meilleur atout!
Bateau stop et auto stop : Les différences
1. Un bateau n’est pas une voiture
Contrairement à la voiture, ou l’avion de ligne, le bateau de plaisance n’est pas le moyen de transport le plus fiable pour se déplacer.
Gardez en tête, que la mer est un monde difficile, non maitrisé, et que naviguer fait encourir de nombreux périls :
– casse du bateau (dématage, echouement, talonage, collision avec un autre navire, un cétacé, un objet flottant non identifié)
– casse de l’équipement (les problèmes éléctriques sont courants sur les bateaux, de nombreux éléments de navigation apportant du confort sont éléctriques, notamment le pilote automatique, les systèmes de positionnement, de réception des fichiers météos).
– perte d’un ou des membres de l’équipage, ne sous-estimez pas les règles élémentaires de sécurité sur un bateau, votre vie dépend de votre capacité à rester sur le bateau. Les chutes, et les situations d’homme à la mer sont souvent mortelles.
En tant qu’équipier, ces différentes fortunes de mer peuvent interrompre de manière définitive votre voyage. Pensez à prévoir une somme d’argent nécessaire pour prendre un billet d’avion et pouvoir rentrer chez vous, si votre voyage doit s’arrêter.
2. Un équipier n’est pas un simple passager
En voiture, vous embarquez en tant que passager, il ne vous sera jamais demandé de prendre activement part à la marche du véhicule.
En bateau, votre participation aux manoeuvres est souvent la condition sine qua none de votre embarquement, sous la responsabilité du propriétaire du bateau.
Par ailleurs, la vie à bord imposée par la durée du trajet, impliquera un partage des tâches quotidiennes (ménages, courses, préparation des repas, …)
Enfin, pour informations des débutants complets, ne soyez pas surpris que votre participation aux manoeuvres et à la conduite du bateau vous soient demandées également la nuit, cela s’appelle les quarts des nuits.
3. Le capitaine de navire n’est pas le conducteur d’une voiture
Contrairement à l’auto-stop, permettant de débarquer à tout moment, le bateau stop n’offre pas cette possibilité.
Les crises relationnelles de l’équipage ne peuvent pas se résoudre par l’éloignement. Il est impossible de débarquer en pleine mer, comme il est également impossible de débarquer sur certaines terres (éviter de débarquer sur un coup de tête dans un endroit qui n’est pas un lieu d’escale, qui ne posséde pas de transports en commun abordable pour vous, dans un pays pour lequel il faut un visa que vous ne possédez pas).
Une précaution élémentaire est de toujours réserver un budget pour trouver une autre moyen de transport.
4. Un trajet routier est prévisible, la route maritime d’un voilier ne l’est pas
Un trajet routier est une donnée quasi fixe concernant sa longueur, sa durée, son « dénivellé ».
Un trajet maritime réalisé à la voile comporte des données aléatoires dépendant des conditions météorologiques.
La direction dans laquelle souffle le vent et sa force influent directement sur la longueur et la durée de la traversée.
Contrairement à la route que l’on prend en voiture, la route suivie par un voilier ne présente pas toujours le même « dénivellé ». La mer n’est pas toujours plate, elle est parfois belle, peu agitée, agitée, forte, ou très forte, ce qui modifiera substanciellement le confort de votre moyen de transport (et le cas échéant, pourra vous rendre très malade…).
5. Le bateau stop implique de longues traversées
En auto-stop, vous embarquez pour quelques heures (même si votre conducteur n’aime pas l’autoroute, il est rare que vous vous engagiez pour plusieurs jours…).
En bateau stop, vous embarquez pour quelques jours, voir quelques semaines. Il faut savoir que la distance journalière moyenne parcourue par un voilier de plaisance traversant l’atlantique est de 120 miles par jour (soit environ 216 kms)…
Prévoyez donc 1 mois sans escale pour une transatlantique de 6000 miles (Saint Malo – Point à Pitre). Cf. Voir le temps que met un voilier de course au large pour une transat Le Havre -> Costa Rica.
6. Etre malade en voiture et avoir le mal de mer
Dans les deux cas, ce n’est pas agréable. La petite différence réside dans le fait, qu’il est facile d’y mettre fin en stoppant le véhicule dans le premier cas.
En bateau, lors d’une transat, vous aurez la possibilité de vous arrêter environ tous les 12 ou 15 jours, pour faire une escale aux Iles Canaries, aux Açores, ou au Cap Vert.
Donc, retenez bien que si vous êtes malade en bateau, et que ce mal de mer est irrémédiable, il va durer longtemps.
Le mal de mer le plus grave provoque de si nombreux vomissements qu’il peut coucher le plus solide équipier en quelques heures (l’empêchant même de s’alimenter), ou abrutir au point d’être convaincu que, se jetter à la mer serait plus agréable que rester à bord…
Le mal de mer est causé principalement par 4 facteurs indépendant les uns des autres : il peut survenir lorsque vous avez faim, froid, vous êtes fatigué ou avez peur.
Il est donc très important en bateau de savoir prendre soin de soi, de manger avant d’avoir fin, de se reposer avant d’être fatigué, de s’habiller chaudement avant d’avoir froid, d’avoir confiance dans le propriétaire du bateau et la capacité du bateau à affronter toutes les conditions de mer.
7. Le bateau stop n’est pas la forme de voyage la moins onéreuse
La pratique de l’auto-stop est très aléatoire et bien souvent gratuite, sauf sous la forme, plus organisée, du covoiturage.
En bateau stop, il y a une grande différence : la vie à bord, impose des dépenses communes (au minimum les repas). Ces dépenses sont souvent appelées « caisse de bord« .
Par ailleurs, les propriétaires de bateau demandent également souvent (mais pas obligatoirement), une « participation au frais » servant à couvrir une partie des frais liés à l’usage du bateau (gazole, gaz, entretien courant du bateau, remplacement des objets perdus ou cassés…)
Voir comment calculer le coût d’une transat en bateau stop dans le forum.
Le bateau stop : Conclusion
En conclusion, ce qu’il faut retenir :
– le bateau stop n’est pas un moyen de transport ordinaire, c’est un voyage à part entière
– il faut savoir faire du bateau ou avoir une très forte d’envie d’apprendre
– il faut être aventureux
– il ne faut pas avoir de contraintes de temps
– ce n’est pas gratuit
– il faut être sociable et aimer la vie communauté
– il faut bien choisir l’équipage, le capitaine avec qui l’on embarque
– il faut bien choisir le bateau (le bateau est-il capable de faire le trajet souhaité par le capitaine, bien équipé pour, et bien entretenu?)
– il faut connaître son « mal de mer« . Il n’est pas anormal d’être malade en mer de temps en temps, mais il faut savoir l’éviter.
L’idéal est de naviguer quelques heures ou quelques jours dans des conditions « dégueulasses » au préalable…
– il faut être patient, le trajet peut être long
– il faut être chanceux ou se démarquer des autres dans votre candidature (il y a beaucoup plus de bateaux stoppeurs que de bateaux ou de propriétaires souhaitant les embarquer)
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A Lire également sur ce sujet :
– Apprendre la voile gratuitement à l’école des Glénans
– être équipier pour une transatlantique retour : le bon plan!
– les conseils d’une bateau stoppeuse (Astrid) qui a réussi grâce à vogavecmoi et avec une très grande implication
– les conseils d’un propriétaire de bateau à l’égard des bateaux stoppeurs (part I) et (part II) (en anglais)
– L’article en Français intitulé « Skippers équipiers et équipages » d’Henri du blog yacht-serendip
– Bourse d’équipiers : devenez équipier sur un voilier
– Zizanies à bord : la bible de la co-navigation
– Etre équipier pour le convoyage d’un voilier
– Voyageur en voilier : besoin d’une assurance voyage
– Voir les excellents conseils du voilier Banik sur son blog.
– Ne cherchez pas à embarquer avec un skipper du Vendée Globe 2012, il s’agit d’une course en solitaire!!
– Reportage TV M6 CAPITAL : Co-navigation en catamaran Baléares, Minorque, Espagne
– Lutter contre le mal de mer lors de vos vacances en voilier