Pas facile de trouver un embarquement pour les bateau-stoppeurs!
La concurrence est rude, nombreux sont les jeunes voyageurs sans expérience de navigation désirant se rendre de l’autre côté de l’atlantique en bateau! De plus le manque d’expérience du bateau stoppeur fait prendre un risque certain aux propriétaires de bateau qui les embarquent!
Voici le témoignage en leur faveur reçu de William du voilier Tamala que vogavecmoi a décidé de publier pour convaincre tous les propriétaires de bateau qui hésiteraient encore à donner leur chance à ces nouveaux voileux!
« Las Palmas, j’arrive de La Rochelle, après une halte à Madère, et j’ai deux mois pour préparer mon départ pour les Antilles. Vais-je le faire seul ? C’est en tout cas mon objectif.
Sur les quais déambulent des dizaines de jeunes, et moins jeunes d’ailleurs, tous candidats aux voyages. Ils nous accostent sans complexes, avec pour tous la même question : « pouvez vous nous prendre pour la traversée ? ».Nous sommes un grand nombre de bateaux de voyages, nous discutons entre nous, et tout tourne autour de l’organisation de la transat. Et toujours les visites de ces bateau-stoppeurs à la recherche d’embarquements, pour des destinations différentes les uns les autres, mais toujours ce même lite motif : le voyage.
Après tout, nous sommes de la même graine, des voyageurs, la seule différence : ils ont le courage de partir seulement avec un sac à dos, une idée de voyage et une motivation énorme. Leurs yeux pétillent de joie, d’envie, de soif de vivre mais toujours de soif d’apprendre. Je rencontre à cette occasion des plus expérimentés au plus novices. Je commence à discuter avec chacun d’entre eux, pour comprendre, et l’idée fait son chemin de monter un équipage avec des bateau-stoppeurs.
Car pour monter un équipage, il faut marier les caractères, les motivations, compléter les compétences, les souhaits, mais avant tout créer une petite famille, éphémère, pour le temps de la transat, mais une famille unie, capable d’affronter la solitude et l’éloignement de la terre, vivre dans un enclos fermé durant près de trois semaines, ou chacun devra s’appuyer sur chacun pour résoudre des plus petits aux plus important problèmes sans à aucun moment que le doute s’installe sur la famille.
C’est avant tout le cœur qui doit parler, se laisser guider, se laisser prendre par l’envie de partager, l’envie de l’aventure, celle de la relation humaine. Aller au delà des préjugés, au delà des aprioris, au delà des seuls critères de la compétence nautique, c’est tout cela qui est le plus difficile dans les premiers contacts, et pourtant le plus important.
J’ai 4 places à bord, alors ma décision est prise, je vais monter une équipe, avec des bateau-stoppeurs. Le premier critère sera la motivation, celle d’apprendre, de s’impliquer. Le deuxième critère sera celui du partage, partage des connaissances et du temps, car le temps, la plus précieuse des choses que nous ayons, ne s achète pas, ne se vend pas, mais s’offre, se donne. Le troisième critère sera celui de la vie en communauté, toutes les taches devrons en effet être effectuées par chacun, sans passe droit, y compris pour le capitaine qui doit montrer l’exemple. Et enfin, pour au moins un d’entre eux il me faudra de l’expérience, car il est important que s’il m’arrivait quelque chose, l’ensemble des personnes à bord puissent arriver à bon port.
Construire une équipe, une famille, c’est avant tout en avoir la responsabilité, pas seulement de la traversée, mais également du bien être, du plaisir de traverser ensemble, de pouvoir se fier les uns aux autres, et que chacun grandisse de cette aventure. Du cuisinier qui nous fera partager ses talents culinaires, au musicien qui nous fera découvrir et apprendre sa passion, au voyageur qui nous contera ses escapades, à l’informaticien qui nous simplifiera la compréhension de son outil, tous ces moments permettrons une traversée riche d’enseignements, et surtout sans aucun moment être sujet à l’ennui, à la solitude, à la dépression.
Je décide, avec l’accord de chacun, que nous passerons quelques jours à vivre à bord avant le départ, afin que chacun prenne ses marques et se connaisse. Ce sera la meilleur façon de commencer cette aventure, ainsi, lors du départ pour la transat, ce n’est pas une inconnue que nous vivrons mais une continuation de l’aventure que nous avons décidé de partager ensemble.
Ce sera le succès de la navigation, et si le choix n’avait pas été bon, alors c’est l’ensemble du groupe, de la famille, qui aurait décidé de la séparation de l’un d’entre nous, comme c’est l’ensemble de groupe qui se constituait qui confirmait la validation d’un nouvel équipier. Les choix ont été faits en commun. En effet, une fois les deux premiers membres choisis, c’est tous ensemble que nous validions l’arrivée d’un nouveau membre que j’avais présélectionné… Responsabiliser l’équipage pour que le groupe soit uni, uni pour le meilleur et pour le pire qui heureusement ne sera pas…
Je ne sais pas, et ne dirais pas que cette méthode est la meilleur, elle dépend à la fois du capitaine, du bateau, de la traversée et de la navigation envisagée. Il est sur que pour des sorties de weekend, il est moins important de faire le choix sur des caractères, car on débarque après quelques jours, mais pour une longue traversée, devoir faire demi tour après quelques jours, serait la pire des choses, pour le moral, et pour la confiance aux autres.
Cette traversée c’est bien passée, avec bien sur des moments de nostalgie, des envies de solitude, mais toujours dans la confiance et le respect les uns et les autres, même si et surtout, à tout moment, le capitaine est le seul maitre à bord, et que la décision finale ne peut en aucun cas se discuter une fois qu’elle est prise. La confiance entre équipier est liée également à la confiance des équipiers au capitaine. Sans cette confiance, les simples soucis de mer peuvent se transformer en cauchemars, il ne faut pas hésiter à s’ouvrir, car plus les gens vous connaitrons, plus ils auront confiance en vous et c’est à eux en réalité d’être motiver pour venir pour vous, et non pas seulement le bateau.
J’aime naviguer en solitaire, ou en équipage réduit, mais cette expérience m’aura apporté de la sagesse, de la réflexion, m’aura fait découvrir que chaque personne, avec sa personnalité, voit les choses différemment… en vous. Alors n’hésitez pas, prenez des bateau-stoppeurs, découvrez leur monde, il est au moins aussi intéressant que le nôtre, sinon plus, et ils vous donneront peut être l’envie d’aller plus loin, d’aller la ou vous n auriez jamais eut l’idée d’aller, de vous pousser vers des aventures nouvelles et extraordinaires, Les bateau-stoppeurs peuvent vous changer la vie. »
Suivez William sur son blog http://www.tamala.fr
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